bureau avec ordinateur au milieu d'une pièce

The Trip est une aventure qui mélange théâtre immersif et escape game. Voici une expérience haletante de 2 heures, dans laquelle on se retrouve confronter à des situations dignes de scène de thriller.

fausse vitrine

Un thriller entre théâtre d’impro, escape game et film d’action.

Un activiste de la défense animale nous embauche pour démanteler ce qu’il croit être un laboratoire clandestin de test sur les animaux. On rentre ainsi par effraction dans une fausse agence de voyage. Lorsque nous avons participé à cette opération, l’ambiance était parfaite : le trottoir était défoncé par des travaux et non loin, des italiennes se photographiaient devant la carcasse d’une voiture brûlée.

Comme vous l’aurez certainement deviné, notre petite escapade ne s’est pas passée comme prévue. Il y eut quelques surprises, des mauvaises mais aussi des bonnes. Nous avions une mission, mais en réalité, nous avons surtout été dans l’improvisation ! Nous avons été comme projetés dans un film où notre vie ne tenait qu’à un fil. Il a fallu agir vite et réagir intelligemment. De quoi se sentir en vie justement !

Il s’agit donc plus d’une expérience immersive que d’un escape game. Une partie du jeu contient une énigme, mais The Trip est construit essentiellement autour de l’improvisation avec les personnages, de la fouille pour accomplir notre mission et de l’action, qui demande de la vivacité et un peu d’agilité.

À la réservation, on choisit un niveaux d’intensité parmi 3 options. Nous vous conseillons le niveau 2 qui permet aux acteurs de s’adapter aux réactions de votre groupe et jouer des scènes intéressantes, voire le niveau 3 qui sera intense, mais toujours dans le respect des joueur-se-s. Par contre, le niveau 1 supprime des scènes cruciales qu’il serait vraiment dommage de manquer.

Quoique soit votre choix, mettez des vêtements dans lesquels vous serez à l’aise et que vous n’aurez pas peur de vous salir. C’est très important, car moins vous leur attacherez d’importance, plus vous oserez faire ce que le jeu vous demande. Et à certains moments, c’est assez sport ! À d’autres, il ne faut pas être claustrophobe, nous préférons vous prévenir.

Nous avons joué The Trip à 4 personnes, ce qui est le minimum selon nous, car le groupe peut être scindé. Ainsi, si vous souhaitez vous reposer un peu sur vos petit-e-s camarades, mieux vaut former une équipe plus grande. De notre côté, puisque nous avons été parfois séparées, nous allons présenter le reste de notre article dans deux parties distinctes.

Alexandra et le stress post-traumatique.

The Trip est pour moi une expérience unique. Rares sont les aventures immersives de ce type. Je pense bien sûr à The Live Thriller, mais ce dernier ponctuait l’expérience de moments cinématographiques. Ici, il n’en est rien. Nous avons été sous pression durant deux heures. Et notre état d’esprit s’est imprégné de cet univers petit à petit.

Au début, je jouais comme dans un escape game. Nous plaisantions entre nous, nous avançions seuls. Mais les premiers imprévus nous tombent dessus. On pense jouer, mais la tension se resserre et nous étions véritablement dedans. Dans les derniers instants, je vivais pleinement la situation avec crainte et espoir de m’en sortir vivante. La fin du « jeu » tombe trop vite. Le jeu aurait pu durer une heure de plus sans que je m’ennuie.

Ce qui est intéressant est que nous allons parfois vivre des expériences différentes, et souvent, nous avons un point de vue différent sur certaines scènes. Le débriefing avec les acteurs est aussi passionnant que le jeu. Chacun y va de son anecdote personnelle.

Alors que Virginie se faisait « malmener », nous vivions autre chose entre panique et survie. J’ai vu la mort en face, une expérience surprenante, que je ne pensais pas vivre du tout. J’ignorais que dans ce type de situation, mon corps ne trouve rien de mieux que de se projeter en arrière. Soyons honnête cher corps, dans la vraie vie, ce réflexe ne t’aurait pas sauvé la vie.

C’est bien étrange à avouer, mais je me suis « amusée ». Si pour ma part, je n’ai jamais eu « peur », je pense que l’ambiance oppressante m’a marqué inconsciemment. Quelques jours après, je devais aller dans un hôtel. Cet hôtel était franchement insalubre et lugubre, et la personne à l’accueil me faisait penser aux premières rencontres dans The Trip. J’étais assez mal : j’avais des souvenirs de The Trip qui revenaient… une sorte de stress post-traumatique de jeu.

homme armé qui tire

Virginie et le kiff d’affronter sa peur

Je n’étais pas du tout à l’aise à l’idée de vivre cette aventure, car j’avais tout simplement peur. D’ailleurs, je refuse les jeux horrifiques, ou j’y vais à contre-cœur Exception faite de Panik Room qui m’a permis de vivre une expérience forte sans me mouiller. Ainsi, même si The Trip n’est pas présentée comme de l’horreur, j’appréhendais d’être confrontée à des scènes violentes. Mais finalement, lorsque les ennuis ont commencé, on s’est tous mis dans un état d’esprit « théâtre d’impro » et à partir de là, on s’est beaucoup amusés.

Plus on donne de la matière aux acteurs, plus l’expérience est intéressante à vivre. Ceci dit, il n’est pas du tout évident de savoir comment réagir face à eux. Ils nous mettent dans des situations que l’on a vu 1000 fois sur nos écrans. C’est facile de juger les comportements des personnages dans des thrillers à la TV, mais une fois qu’on y est, on mesure à quel point on manque de sang-froid !

On a donc tous ressenti une grosse dose de stress durant cette belle expérience immersive. Pour ma part, je me suis justement transformée en petite souris de laboratoire. Je courrai dans tous les sens, sans trop savoir pourquoi. On avait beau nous ré-orienter souvent vers un but concret, mon cerveau n’écoutait rien. J’étais pourtant complétement connectée au moment présent.

Car oui, j’étais littéralement dans le feu de l’action. L’ambiance y est pour beaucoup. Les lieux sont bruts et réalistes, le scénario est très bien rythmé. On s’est retrouvés dans des situations de non retour à dire à voix haute « ah non, je n’irai pas là, c’est no way » et à y aller 10 minutes après. On sort grandi de ce genre d’expériences. On est même très fière d’y avoir fait face.

À la fin, lors du débrief, l’équipe de Wyb Immersion nous ont appris qu’il y avait plusieurs fins possibles selon la façon dont on accomplit la mission. L’issue peut être bonne ou catastrophique. Et tout cas, il est réjouissant de pouvoir « redescendre » en discutant de son jeu et des impressions des acteurs. On a hâte de découvrir le prochain chapitre qui sera proposé au printemps 2023.

Pour en découvrir davantage sur cette expérience, voici notre interview de Raphael de Wyb Immersion.