Tout débute dans une ruelle sombre et humide d’Arkham. Vous êtes tout petit et vos parents, qui vous surplombent, semblent craintifs. Un individu plutôt répugnant les menace et sans grande surprise, cela dérape. Vous ne pouvez rien faire, vous assistez impuissant au plus gros trauma de votre vie.
Vous vous réveillez dans votre Manoir. Maintenant que vous êtes adulte, vous pouvez agir, les ecchymoses qui couvrent vos mains témoignent clairement du fait qu’aujourd’hui, vous êtes devenu un homme d’action, un vrai, un dur. Votre respectueux majordome, vous apporte une clé qui vous permet d’accéder à votre Batcave. Vous vous y équipez, revêtant votre beau costume de chevalier noir et vous armant de gadgets qui vous seront fort utiles : Batarang, Bat-griffe et outil de scanning.
Aujourd’hui, vous êtes très inquiet : Robin et Nightwing ont disparu et ce silence radio total est tout à fait anormal (si vous vous demandez : » Ok, mais… qui est Nightwing ? « ). Vous allez donc enquêter par étape afin de reconstituer les événements des précédentes heures. Cette fois ci, il ne s’agira pas de courses-poursuites endiablées, ni de bastons de brutasses en costume, mais plutôt d’investigations minutieuses.
Dans ce corps parfait, un fin limier
Batman : Arkham VR est un spin off de la série de jeu vidéo Batman : Arkham. Il en reprend l’univers esthétique et se présente donc comme une histoire parallèle basée sur une enquête. C’est un jeu narratif, linéaire, très simple à prendre en main, car on ne peut plus guidé. Votre réflexion en voix off vous amène à chercher une information dans un lieu. Sitôt celle-ci trouvée, une nouvelle réflexion en voix off vous amène à chercher une nouvelle information dans un nouveau lieu. Le schéma est simple et efficace. Si vous traînez à trouver l’indice que vous êtes venu chercher, votre réflexion (vous l’avez deviné, toujours en en voix off) vous guidera, voire, vous mâchera clairement le travail. Cela m’a donné la nette impression d’être plongée dans un film interactif ultra immersif.
Ce jeu est donc découpé en scénettes dans différents décors : Batcave, rue de Gotham, gratte ciel, morgue, etc. Ceux-ci sont absolument magnifiques. L’univers est sombre à souhait et très vivant. Durant les scènes extérieures, on sent que la ville fourmille sous une pluie constante qui apporte un très bel effet de réalisme. Les scènes d’intérieur sont tout aussi immersives grâce un travail artistique vraiment soigné.
Par contre, le déplacement se fait entre plusieurs points par un système de téléportation, ce qui certes évite le mal de cœur, mais fait perdre en immersion. Cela limite également le choix du joueur dans son parcours et sa découverte des décors. Il ne verra en détail que des points de vue choisis et n’interagira d’ailleurs qu’avec certains éléments et certains personnages qu’à des moments précis. Ainsi, par exemple, si vous lancez une arme sur un personnage sans que cela soit utile au scénario, il n’aura aucune réaction. C’est fort dommage, car cela crée de la frustration.
Côté action, vous aurez à utiliser vos bons réflexes à certains moments un peu stressant du jeu, mais dans l’ensemble, vous aurez surtout à faire preuve d’un grand sens de l’observation et d’une logique très simple, mais dont on ne fait pas forcément preuve lorsque l’on est plongé dans de la réalité virtuelle.
À l’arrivée dans chaque nouveau lieu, une voix qui sera celle de votre assistante I.A. ou votre propre réflexion, vous indiquera donc ce que vous êtes venu rechercher. Vous aurez alors à bien observer le décor sous les différents angles qu’ils vous sont permis de voir et d’utiliser les outils accrochés à votre ceinture. Chaque scénette invite à effectuer un travail de flic : reconstitution de scènes, recherche d’éléments sur des corps, observation en douce de méchants, etc. Ses actions sont complémentaires et ne donnent pas du tout l’impression de répétitions. Elles apportent la sensation de progresser à grand pas vers notre but.
Une très belle initiation aux jeux en VR
Certes, le jeu peut décevoir. Le scénario dure au max 1h30, nous l’avons fini en 1h. Celui-ci terminé, il est possible de revenir dans les magnifiques décors et de jouer à des mini-jeux qui permettront de connaître des détails de l’intrigue. Les fans apprécieront tout de même.
D’autre part, il y a peu de moments d’actions pures. Ni combat, ni course poursuite en voiture ne seront au rendez-vous. Le corps et les décors sont fixes, vous ne verrez d’ailleurs de votre corps que les mains et le bustes jusqu’à votre ceinture équipée. Le jeu pourra donc paraître relativement lent et statique à des joueurs qui seraient venus chercher des sensations fortes. Batman : Arkham VR contient néanmoins quelques jumpscares et certains tableaux peuvent être un peu anxiogènes, ce qui expliquerait le fait qu’il soit déconseillé au moins de 18 ans. Mais nous n’avons pas été terrorisés pour autant, les effets des scènes stressantes dépendront surtout de la sensibilité de chaque joueur.
Malgré ces traits négatifs, nous conseillons ce Batman : Arkham VR. Étant esthétiquement très abouti et très immersif, tout en se montrant simple à prendre en main, il nous semble être une bonne introduction à la réalité virtuelle. Vous pourrez le vivre comme un film interactif dont vous seriez le super héros, puis le proposer à vos amis pour qu’il puisse découvrir la VR par l’intermédiaire d’un scénario complet jouable le temps d’une soirée ou d’un après midi jeux.
Infos complémentaires :
Nous avons joué Batman Arkham VR sur PlayStation VR, mais il est aussi disponible sur les casques Oculus Rift, HTC Vive et Valve index.
Jouable en anglais avec des sous-titres en français.