PORTE ROUGE AU FOND D'UN COULOIR

Un très beau décor. Une enquête poussée mais qui dégénère
Une salle qui mêle frisson et réflexion, c’est plutôt original !

Un espace assez petit. Vous aurez pas mal de lecture, donc si vous n’aimez pas ça…

Noël 1988. Les enfants du quartier attendent impatiemment l’ouverture de leurs cadeaux, tandis qu’un homme meurt d’une combustion spontanée dans la Room 113 de l’Hôtel. C’est tout aussi moche qu’inexplicable. Ça fera bien évidemment la Une des journaux.

7 ans jour pour jour, le même phénomène se reproduit : même chambre, même combustion spontanée d’un homme, même une des journaux. Et ainsi de suite tous les 7 ans, jusqu’à la fermeture définitive de l’Hôtel pour des raisons plus qu’évidentes.

L’agence spécialisée dans les voyages temporels Artimus s’est intéressée à cette étrange histoire et nous a embauchés afin de comprendre ce qui se trame dans cette fameuse chambre. Elle nous a envoyé en 2023, un 24 décembre au soir, bien entendu. Même pas peur !

Mener une vrai enquête dans une ambiance qui part en vrille

L’équipe d’Artimus nous a demandé de vérifier s’il s’agissait d’une histoire de fantôme ou de meurtre. Elle avait l’air de pencher pour la seconde possibilité, mais bon, chez les scientifiques, l’incrédulité règne en maître lorsqu’il s’agit de paranormal…

Nous, nous sommes des enquêteurs élevés au biberon par Arthur Conan Doyle, nous suivons donc chaque piste avec la plus grande objectivité possible quelles que soient les conclusions qui pourraient en découler.

Et quelques minutes après notre entrée dans l’Hôtel, nous avons eu matière à réfléchir. Nous sommes tombés sur un sacré paquet d’informations fort intéressantes, présentes sur différents supports. Nous les avons confrontées jusqu’à élaborer un scénario qui paraissait assez cohérent. Suivant une certaine fluidité, c’est à ce moment précis que nous avons trouvé le moyen d’accéder à la Room 113, préalablement scellée par la police. N’est-ce pas formidable ?

Rentrer dans cette chambre était un mal nécessaire, les moins vaillants de l’équipe ont suivi les plus intrépides malgré le risque potentiel. Ce courage a été récompensé : nous y fîmes une sacré découverte qui conforta nos conclusions. Par contre, c’était effectivement plutôt risqué et sortir de cette room n’a pas été évident. Il a fallu faire preuve de beaucoup de sang-froid et prouver que nous étions bien de fins limiers !

Ceci étant, l’équipe d’Artimus a été autant soulagée de nous retrouver sains et sauf que réjouit de connaître enfin tous les aspects de cette affaire, dont certains les rendirent fort perplexes.

 

porte d'une chambre d'hotel condamnée

Saurez-vous garder votre sang-froid jusqu’à la fin de cet escape game ?

« Room 113 » propose donc une vraie investigation dans une salle de type « frisson », ce qui est plutôt original.
Généralement, les salles angoissantes comportent des énigmes simples et très visuelles, car les joueurs peuvent perdre leur faculté de réflexion à cause de la peur (et je sais de quoi je parle !). A contrario, les salles demandant d’analyser des informations sont construites de telle sorte que les joueurs soient en condition optimum pour le faire, donc soumis uniquement au stress du chrono. Artimus bouleverse un peu les principes de l’escape game (et oui, l’activité ludique n’a que quelques années au compteur, mais déjà pas mal de principes) en proposant un scénario mêlant les genres.

Afin de permettre aux joueurs de réfléchir, la première partie de jeu baigne dans une ambiance sonore décontractée. Cela permet en effet de résoudre les premières énigmes sans trop de difficulté et de pouvoir se concentrer sur le fruit de ses trouvailles, c’est-à-dire toutes informations relatives à l’hôtel. Comprendre ce qui se tramait là n’est pas ultra compliqué, mais il faut quand même prendre le temps de bien confronter les informations et de réfléchir en groupe. Ses dernières se trouvant sur plusieurs supports, il ne faut donc pas hésiter à tout fouiller et à se répartir la lecture.

Ce travail d’enquête qui est LA raison de votre voyage temporel dans ce bel hôtel, est vraiment nécessaire. Il faut avoir compris les grandes lignes de l’intrigue avant d’accéder à la célèbre chambre, sinon vous risqueriez d’être perdus pour la suite du jeu. Les énigmes en elles-mêmes sont logiques au vue du contexte, et si elles changent de nature au cours du jeu, cela rentre toujours bien dans le cadre.

L’ambiance se fait ensuite vraiment oppressante grâce à de très bons effets sons et lumières, que l’on rencontre régulièrement dans les salles frissons. À partir de là, il s’agira de ne pas laisser monter la peur malgré les nombreuses surprises que la chambre réserve. La salle contient quelques jumpscares, dont l’un peut vraiment effrayer, ce pourquoi le game master demande en début de jeu si les membres de l’équipe ont des phobies. Cela lui permet si besoin d’ajuster le tir. Quoiqu’il en soit, n’oubliez pas que votre but ! Avec une bonne fouille et un esprit pratique, vous trouverez de quoi consolider vos conclusions.

Room 113 : belle immersion dans un décor soigné

Nous avons beaucoup apprécié cette « Room 113 » pour sa construction originale qui perd le joueur et son scénario travaillé. Les décors sont vraiment réussis, comme toujours chez Artimus. Certains détails, comme l’épaisseur des revêtements des murs donne l’impression d’être vraiment dans un vieil hôtel british. De plus, les espaces sont agencés de telle sorte que les joueurs se sentent réellement enfermés à certains moments du jeu.

Par contre, c’est un escape game assez petit. Nous étions une équipe de 5 joueurs (ce qui est le maximum) et peut-être un peu trop nombreux. Physiquement, il est préférable de se limiter à 3 joueurs, mais pour élaborer une réflexion commune et se soutenir face à la peur, constituer une équipe plus importante peut être intéressante.

Quelles que soient vos préférences en matière de jeu, vous trouverez de quoi vous satisfaire. La fouille est bien présente et toujours très cohérente. Jusqu’à l’arrivée de la Covid 19 (et des mesures d’hygiène obligatoires face à ce vilain virus), il fallait faire quelque chose de très répugnant pour atteindre un objet important. Aujourd’hui, l’énigme existe toujours, mais le lieu où chercher est plus clean. La manipulation quant à elle est relativement peu présente, et bien sûr la réflexion est au rendez-vous, car c’est vraiment grâce à elle que vous sortirez de la salle (j’insiste lourdement n’est-ce pas?) !

Ainsi, vous aimez mener une enquête, l’ambiance du film Shining (le décor y fait vraiment penser !) et les salles qui sortent de l’ordinaire, « Room 113 » devrait vous plaire.