Le système semble avoir planté, aie, aie, aie ! Cela déclenche une fête au rythme d’un morceau de Punk féminin made in Japan, ce qui ma foi, est aussi génial que déroutant. Puis, sans aucune explication, préparation ou préambule, vous levez le voile sur un vaste désert silencieux où une créature en papier vous accueille. #wahou
Planté dans ce désert, vous ne savez pas bien quoi faire, ni où vous rendre, alors vous regardez cette créature s’éloigner, puis revenir vers vous. A vrai dire, vous n’avez pas grand chose à faire d’autre que de la suivre des yeux et d’écouter le bruit du vent. Cet être plutôt majestueux dont le corps est composé de papier est grand et élancé, ces mouvements sont lents. Vous devinez le rythme de sa respiration ce qui calme rapidement le vôtre. Lorsque l’être s’éloigne à nouveau, vous le suivez instinctivement.
A partir de là, c’est tout ce que vous ferez : suivre un être ou un chemin, observer silencieusement et agir instinctivement. Il n’est plus question de temps et de stress, de performance et d’ego, de challenge et de réflexion, il est juste question de la traversée et de la découverte d’un univers onirique peuplé de créatures en papier.
Bien évidemment, vous rencontrez quelques obstacles dans votre traversée. Mais vous aurez toujours à porter de main, un élément vous permettant de modifier le paysage afin de poursuivre votre route. Et de fil en aiguille, vous apprendrez ainsi les lois qui régissent ce monde. Vous rencontrerez des animaux de différentes natures, des espèces programmées naturellement à effectuer des tâches spécifiques. Vous trouverez des « outils » aussi, qui vous permettront de moduler le paysage en jouant sur son écosystème.
Vous n’aurez aucune aide du jeu, aucun mot ne pénétrera ce monde, vous serez comme livré.e à vous-même, mais rassurez-vous, tout est fluide et vous pourrez prendre tout votre temps pour observer ce qui se présente sous vos yeux et agir en conséquence. Dans ce monde, le temps n’a pas la même emprise que dans le nôtre.
Un game play simple pour profiter d’un monde onirique magnifique
Côté game play, Paper Beast est donc très intuitif A l’aide de votre manette DualShock 4 ou de vos PlayStation Move, vous pourrez vous déplacer par petites téléportations (ce qui évite à coup sûr le motion sickness), tourner la caméra à gauche et à droite et utiliser un pointeur grâce auquel vous saisirez des éléments, pour ensuite les ramener vers vous ou les éloigner.
Vous pourrez ainsi accomplir des actions ou juste prendre plaisir à attraper les animaux pour mieux les observer. Certains se laisseront faire, d’autres non. En tout cas, en vous approchant d’eux, vous ne pourrez qu’être étonné.e par le fait que ces corps en papier respirent et semblent tous incroyablement vivants et sensibles. Chaque espèce a un caractère observable et des émotions qui varient avec le contexte. Par exemple, un herbivore aura une attitude et un rythme cardiaque passablement différent en mangeant une fleur en or ou face à un prédateur multicolore !
Quoiqu’il en soit et quelque soit la peur palpable des herbivores, ce jeu en VR ne présente aucune situation stressante, Paper Beast semble être écrit de telle sorte que le joueur puisse profiter sereinement de son exploration. De plus, lorsque l’on a à agir sur une situation qui se déroule, elle se déroulera à l’infini. Et inversement, lorsque l’on redessine un paysage, il est découlera un phénomène qui prendra naturellement un certain temps à se réaliser. Ainsi soit-il, nous voilà dans un jeu vraiment détente.
Il y a juste un petit hic au niveau du pointeur qui manque malheureusement de précision. On se retrouve bien souvent à saisir un élément plutôt qu’un autre malgré la précision de ses propres gestes, ce qui peut être agaçant si cela se produit à plusieurs reprises. Ce problème arrive généralement lorsque l’on fait face à plusieurs animaux.
Un immersion dans un monde coloré, minimaliste mais assez grandiose.
Esthétiquement, Paper Beast a également été construit autour d’un choix clairement dessiné. L’univers peut paraître épuré de prime à bord : les lignes du paysage dans lequel on évolue sont nettes et tranchées, et à l’horizon, on n’entrevoit qu’un désert à l’infini. Mais l’on s’habitue très rapidement à cet environnement esthétique et on est vite émerveillé par l’harmonie des couleurs, la finesse des mouvements des animaux et des éléments en premiers plans.
Les 7 chapitres de Paper Beast vous transporteront dans des gammes de couleur toutes plus belles les unes que les autres et vous ferez face à des intempéries superbement retranscrites en images. Vous serez tantôt entourés de papiers qui volent au vent, tantôt de pluie de cotillons. Vous aurez l’impression de subir la chaleur accablante du soleil qui assoiffe les animaux ou vous marcherez sous l’eau, ce qui est visuellement très beau à vivre. L’eau est justement un élément magnifiquement rendu, quelque soit l’état dans lequel vous la rencontrerez.
Paper beast, un jeu VR d’exploration hors norme
Ainsi, dans Paper Beast, de mon point de vue, il est inutile de chercher une finalité ou une raison générale à ce que l’on y vit. Ce jeu nous connecte à un monde onirique et silencieux par la simple observation de ce qui est. Il met la pensée (et donc le poids des mots) en suspens pour vivre à un niveau plus primaire, celui des réactions d’animaux et des éléments d’un écosystème : l’eau, l’air, le feu et la terre.
Cela plaira ou ennuiera, selon ce que l’on recherche comme expérience de jeu. Pour ma part, cette exploration m’a fait beaucoup de bien, car elle apporte un espace d’évasion à notre quotidien, elle permet de respirer parmi des paysages vraiment sublimes.
Informations complémentaires :
Nous avons joué Paper Beast sur PlayStation VR, mais il est aussi disponible sur les casques Oculus Rift, HTC Vive, Valve index et Windows Mixed Reality.
Jouable en français