Alors que je flânais en librairie, mon regard se pose sur Cauchemar en Ecosse, un escape book. Encore un de plus ? C’est ce que je croyais, mais en le feuilletant, c’est un coup de cœur, je l’achète immédiatement. Ce fut le très bon choix de ma journée.
La couverture même du livre mélange illustration d’une qualité remarquable et photographie d’une personne. Je découvre par la suite qu’il s’agit d’un youtubeur, le Grand JD, qui se passionne pour des visites nocturnes dans des lieux hantés. Mais il le fait dans la vraie vie, pas dans des escape games. L’angoisse. Bref, il offre ainsi son univers à un projet d’escape book mené par Coline Pignat et Simon Gabillaud de Knight JDR.
Je n’avais pas entendu parler de ce petit monde qui offre leurs lumières au monde merveilleux des escape games. Et c’est frais, nouveau, bref me voilà comblée par ce projet qui change un peu de ce que nous avons l’habitude de voir dans les escape books !
Chaque page est un tableau admirable
Rendons hommage au César de l’illustration, William Bonhotal, qui a sublimé cet escape book avec son univers. Je vous encourage vivement à découvrir son travail sur son site web. Une mine d’or fantasy qui vous fera voyager.
Certains escape books manquaient parfois d’identité visuelle, je peux garantir que l’illustration est extrêmement importante pour le plaisir de jouer. Sinon ce sera comme un escape game avec trois tables de jardin pour représenter une jungle, pas sexy n’est-ce pas ? Cauchemar en Ecosse saisit les yeux, fascine avec des touches morbides et élégantes à la fois.
Plus subtile encore : l’intégration de certains éléments cachés à découvrir est parfois vraiment subtile, un symbole caché avec finesse. Ce n’est qu’en le cherchant vraiment que vous pouvez le voir, sinon il est invisible aux yeux du profane. Revenir sur certaines pages pour compléter sa fouille visuelle est particulièrement agréable dans ce monde de l’étrange.
Un escape book qui déploie certaines originalités
L’association avec un youtubeur permet de développer un univers différent de ce que le joueur a l’habitude de voir. Pour l’occasion, des photos mettant en scène le grand JD s’intègre au cœur même des illustrations apportant une esthétique particulière. Parfois le livre a des airs de « romans photos » plus amusants qu’immersifs, mais dans l’ensemble, cela fonctionne bien. J’ai vu naître « Qui veut la Peau de Roger Rabbit » alors le mélange monde réel et monde dessiné me fait toujours chaud au cœur !
Les parties écrites font véritablement écho au phrasé des youtubers, à leur rythme, à leur façon de mettre en scène leurs aventures en vidéo. J’ai ressenti la présence de la vidéo tout au long du jeu, ce qui est à mon sens un petit exploit. Mais cette démarche n’est pas gratuite : elle permet surtout d’accompagner le lecteur dans sa recherche. Avec les réflexions du Grand JD et ses remarques, le joueur, même débutant, ne se sentira pas seul, en proie à la panique entre deux numéros de page. L’aventure est ponctuée par de véritables interventions vidéos du Grand JD, nous rapprochement encore plus de cet univers. Le partenariat entre des créateurs d’énigmes et un youtubeur fonctionne parfaitement ici.
De plus, le scénario et la résolution d’une énigme apporteront même une aide supplémentaire, rendant le « game mastering » (simulé par le livre) crédible dans cette aventure. Je vous laisse le soin de savoureux les autres bonnes idées de cet escape book.
Un escape book déstabilisant
Le Grand JD confie avoir terminé le livre en 2 heures et demi. Le livre est-il si difficile ? Je ne le crois pas, mais la résolution des énigmes impose aux joueurs de bien saisir la logique déployée ici. Parfois, nous-même, avions complètement bloquées sur des énigmes, allant jusqu’à regarder la réponse, ce qui nous est jamais arrivé dans nos précédents escape books. Pourtant, l’énigme en question était totalement cohérente, logique et bien réalisée. Mais nous n’étions pas connectées à ce moment précis à cette sacro-sainte logique !
Paradoxalement, nous avons trouvé d’autres casse-têtes vraiment trop simples. Le livre renferme tout de même 22 énigmes, ce qui est assez consistant pour un escape book. La variété des énigmes, ainsi que leur difficulté permettra à tous types de joueurs de briller de génie et de se confronter à des challenges.
Une aventure née d’un travail en équipe
J’ai précédemment cité plusieurs personnes ayant travaillé sur ce projet. Rajoutons à cette liste Mathieu Verdier qui a participé à la création musicale de cet univers. En effet, vous pourrez jouer à ce scénario en étant plongé dans le monde fantomatique du manoir. Cette bande sonore apporte une saveur supplémentaire au jeu.
Quand de multiples talents s’associent, le résultat est toujours un cadeau pour le joueur. A ce jour, Cauchemar en Ecosse est certainement mon escape book préféré !
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