Lavinia Carter tient son bar «The Escapist», dans un entrepôt oublié de South Bermondsey, à Londres. Ca marchait plutôt bien et puis…. Des rumeurs et des événements étranges ont conduit les clients à éviter le lieu. Devenue secrète et erratique, après avoir découvert d’étranges vérités sur son grand-père décédé, Lavinia a carrément disparu.
Le fidèle ami de Lavinia, Alfie, a fait appel à nous pour découvrir ce qui se passe et arranger les choses, pour que le bar retrouve son ancienne gloire. Toujours partantes pour résoudre les moindres maux du monde, nous avons donc traversé Londres pour lever le voile de ce mystère.
Pour comprendre l’étendue du mal aise qui m’habitait à ce moment-là, je vous invite à écouter la musique ci-dessous. Cela vous permettra d’appréhender en partie le charme de la situation.
Quelle différence entre le réel et l’irréel ?
Of course, le game master est arrivé subitement, ce qui m’a fait sursauté. Dans un brief 100% role play, il nous a expliqué l’histoire de Lavinia, que j’ai à peine compris, vu mon piètre niveau en anglais. Puis, il est parti en nous suggérant de regarder dans le frigo derrière le bar. Notre travail d’enquêteur commença donc ainsi, par trouver la salle et non chercher à nous en évader.
Nous avons rapidement trouvé la chambre de Lavinia pour y mener notre investigation. Elle avait elle-même effectué des recherches et tenait un journal, ce qui nous a donné pas mal de lecture. Cela a augmenté pour nous le niveau de difficulté de la salle, car nous avions du mal à comprendre les énigmes basées sur les jeux de mot anglais. Et c’est sans compter, les bruits assez suspects venant de certains meubles et les lumières des lampes qui se mettaient parfois à clignoter. C’est fou comme ces petites choses peuvent gâcher la lecture. Puis, cloués aux murs, d’autres éléments nous sautèrent aux yeux. J’eus l’heureuse surprise de découvrir le véritable problème qui touchait Lavinia et sa famille. Sans le nommer, les connaisseurs le reconnaîtront :
Quelle différence entre la raison et la folie ?
L’escape game « The escapist » traite donc d’une certaine littérature fantastique d’horreur, assez peu connue du grand public, mais plutôt appréciée par les amateurs de jeux de société modernes. Si vous en êtes, je vous invite à courir jouer cet escape game. L’ambiance est creepy à souhait et avec des effets simples, mais très efficaces, Modern Fables a su retranscrire ces années 1920 de Lovecraft, dans laquelle tout est prêt à basculer dans la folie. Les bruits étranges, les lumières qui vacillent, l’écran noir où des lettres manuscrites vertes apparaissent pour vous donner des indices, tout est dans le ton.
Et justement, nous sommes semble-t-il dans une vielle époque, ainsi Lavinia dissimulait le fruit de ses recherches avec les moyens de son temps : cachette et cadenas. Les mécanismes n’ont été utilisés que pour les éléments fantastiques. Cela rend cet escape game quelque peu old school de nos jours, mais je trouve qu’il colle tellement bien avec le thème, que ce n’est pas un défaut, bien au contraire. Tout est vraisemblable, même la façon modeste avec laquelle Lavinia a réveillé la monstrueuse entité cosmique. On sent bien que cet escape game est fait maison avec peu de moyens, mais on ressent que le travail de Modern Fables repose sur une vraie connaissance de l’univers de Lovecraft. Un soin particulier a été accordé sur la cohérence avec le sujet. J’aurai juste un petit bémol au niveau temporalité. Je ne sais pas vraiment à quelle époque nous nous situons réellement, car nous avons rencontré des objets de différentes époques, bien que le climat général soit très années 20.
Quel lien établir entre observations objectives et déductions fantastiques ?
Dans les coulisses du bar « The Escapist » vous serez donc amenés à mener l’enquête d’un investigateur. Il y a de nombreux écrits à regrouper et retrancher afin de comprendre l’histoire de la famille de Lavinia et découvrir son ultime secret. Mais à vrai dire, sans « barrière de la langue », les énigmes sont relativement simples. Certaines nous amènent même à découvrir des éléments bien cachés qu’un fouilleur habile pourrait découvrir de lui-même. Ceci mit de côté, l’escape game est très cohérent, aucune énigme n’est « gratuite », elles amènent au contraire les joueurs à se pencher sérieusement sur l’histoire et les obligent à bien la comprendre.
Quel lien entre un bon escape game et The escapist ?
L’escape game « The escapist » est donc une très belle découverte. Nous avons peu souvent rencontré une enseigne qui créé une ambiance dès l’arrivée des joueurs. Il y a bien The Hostel à Bordeaux où nous avons eu l’occasion de jouer La Chambre 237 ou Artimus à Paris qui propose Freak Show et l’Ultime Madigral. Deux enseignes que nous apprécions beaucoup. Mais ce parti-pris est encore peu répondu.
Une autre originalité de Modern Fables est de proposer une version de Cthulhu qui, selon moi, s’accorde parfaitement avec le thème. Nous avons apprécié les versions L’affaire Robert Hart de Quest Agency à Nice et Le temple perdu de Cthulhu d’Immersia à Paris pour de nombreuses raisons, mais « The Escapist » a une version que je trouve plus réaliste et proche de l’image toute personnelle que je me fais des nouvelles de Lovecraft. Mais, bien évidemment, il n’est absolument pas nécessaire d’avoir lu ses nouvelles pour apprécier ces salles.