Nous avions prévu un week-end de repos dans Bordeaux la belle, lorsque nous apprenons qu’un serial killer, le non moins célèbre Jack L’Éventreur himself, court les rues de la ville en émoi et trucide à volo. Kua ? Déjà 4 meurtres ?! La police a trouvé sa planque et cherche de bons enquêteurs pour la fouille ? Allez, nous nous dévouons, cela ne devrait prendre qu’une heure, nous pourrons ensuite nous reposer, satisfaites et repues de justice.
Londres 1888, on a besoin de vous !
La mission « Jack l’Éventreur » comporte deux objectifs en un. Nous devions rentrer chez un suspect qui pouvait bien être le célèbre tueur en série afin de trouver les preuves de sa culpabilité, puis nous devions aussi en sortir vivantes et en un seul morceau. Jack aurait bien apprécié un bout de nos jambes, mais ça aurait été handicapant pour les prochaines missions chez Escape Hunt. Alors, nous avons agi rapidement par pur intérêt personnel.
Dans la salle, nous avons peu à peu découvert des horreurs, qui ne pouvaient émaner que d’un cerveau bien dérangé. Nous étions clairement dans l’appartement d’un tueur, il n’y avait aucun doute possible. La progression dans l’espace tout au long du jeu sert une progression de scénario plutôt classique, mais réel. L’escape game devient de plus en plus sanglant au fur et à mesure que l’on s’aventure dans l’antre du maniaque anglais.
« Du sang », vous avez dit « du sang » ?
Ainsi, si vous souhaitez assister au mariage d’une licorne et d’un livreur de pizza sur fond d’arc-en-ciel, passez votre chemin. Dans l’appartement d’un tueur, il fait sombre, de plus en plus sombre, et les traces de sang se font de plus en plus visibles au fil des pièces. Comme à mon habitude, j’ai laissé Alexandra rentrer en premier à chaque ouverture. Néanmoins, Escape Hunt Bordeaux n’a pas choisi le total réalisme (ce n’est pas le tournage d’un épisode de Dexter). La salle est glauque, les découvertes macabres plutôt nombreuses, mais on a toujours conscience d’être dans un jeu. Les décors ne sont pas aussi oppressants que dans certains salles d’horreur. Je pense par exemple à « L’abattoir ».
Un escape game bien équilibré
Jack L’Éventreur propose un juste équilibre fouille-manip-réflexion. Les énigmes sont assez variées, nous en avons apprécié le nombre et la qualité.
Certaines nécessitent un bon sens de l’observation pour débusquer de petits détails. Côté mécanisme, tout est en bon état et fonctionne à merveille. Si la machine ne bouge pas lorsqu’un détective s’affaire dessus, c’est qu’il n’a pas encore compris la logique de l’objet. Donc non, rien n’est cassé, pas besoin de maintenance, si ça ne fonctionne pas, cela viendra de vous. De telles conditions de jeu sont fort agréables et permettent aux agents en quête d’énigmes d’avancer sereinement.
Une équipe aux petits soins
Côté accueil, nous avons bu du très bon café dans un canapé confortable en écoutant un game master doux et attentif. Le salon Sherlock est raffiné et comble du bonheur, les joueurs peuvent y rester après la séance pour déguster la bière du débriefing. Non, ne la cherchez pas sur la carte, ce n’est pas une marque de boisson houblonnée.
Côté jeu, notre game master a su devancer avec un très bon timing nos demandes d’indices, ce qui montre qu’il nous suivait de près. Par contre, Escape Hunt Bordeaux a la particularité de demander à ses game masters de déclencher des sons selon les réflexions des joueurs (surtout les plus bêtes) et ses réussites. Selon eux, cela rend le jeu plus ludique, mais d’un autre côté, cela casse toute immersion. Vous vivrez donc plus un jeu qu’une aventure.
Jack l’Éventreur : une tuerie?
Avec 30% de réussite, cet escape game est le plus difficile de l’enseigne Escape Hunt à Bordeaux. Il peut désappointer des équipes débutantes qui passeront du temps à comprendre certaines manipulations, mais une équipe aguerrie prendra un plaisir ludique sans trop de stress, le nombre d’énigmes n’étant pas non plus affolant.