Le cabinet de curiosités est un choix élégant pour créer une ambiance morbide, glauque ou effrayante. On y entreposait des « choses rares, nouvelles et singulières » (Littré). Ces cabinets de curiosités sont un peu les ancêtres des musées, jardins botaniques et autres lieux de compréhension scientifique. Bien plus sympa qu’une recherche Google.
Vous pouvez y mettre ce que vous souhaitez : minéraux, animaux morts, os, végétaux, objets ethnographiques, etc. Laissez une atmosphère pesante et discrète, plus efficace que le gore et l’horreur explicite…
Quels meubles choisir pour un cabinet de curiosités ?
On a sélectionné tous nos meubles noirs ou en bois brut. Évitez l’étagère Billy blanche, ça ferait désordre. Si possible effacez les traces de crayons sous les planches (on a tous connu cet escape game qui laisse toutes les traces des travaux sur les meubles …)
Nous avons placé des fonds feutrés pour mettre en valeur les objets qui seront exposés. Dans un de nos renfoncements, nous avons collé sur les parois du papier crépon bordeaux rouge sang.
Astuce : évitez d’étaler de la colle sur tous vos murs, le papier crépon pourrait bien y rester et déteindre sa couleur sur vos beaux murs blancs, garant d’une certaine caution. La technique parfaite : coller du scotch de peinture régulièrement sur les murs (ce scotch s’enlève sans difficulté mais ne tombe pas pour autant). Puis étaler de la colle en stick sur ces scotchs avant d’y placer vos feuilles de papier crépon.
Pour notre étagère noire, nous avons découpé du carton aux dimensions du meuble, collé nos feuilles de papier crépon « orange terne » puis cloué la plaque colorée au dos du meuble.
La base du cabinet de curiosités : les bocaux
C’est compote party! Dévorez des compotes, des confitures, des trucs chelous qui sont dans de magnifiques pots en verre. Nous en avons une trentaine et quasiment tous uniques. Des couleurs de verre différents, des formes originales, des tailles variées.
Amusez-vous maintenant à enlever les étiquettes. Joie. Elles s’enlèvent facilement dans de l’eau bouillante. Il faudra les gratter avec un couteau et pour les résidus malheureusement il faudra peut-être utiliser du dissolvant. Ca pue, c’est chimique : courage !
Il faudra peindre à la bombe les couvercles souvent moches et recouverts des marques alimentaires. On a utilisé deux types de peinture : cuivrée et noire. Parmi nos pots il y a des bouchons en liège et des couvertures dorés. J’insiste sur l’importance de la diversité des couleurs et formes.
Et maintenant le plus amusant : choisir les étiquettes. Faites un tour sur Internet avec des mots clés pertinents comme « apothicaire ». Il y a des étiquettes plus ou moins réalistes, certaines trop fakes, choisissez les biens et partez du principe qu’il n’y aura pas deux étiquettes identiques à votre soirée #diversité.
Après les contenants, les contenus !
Vous allez enfin pouvoir vous salir les mains. Laissez libre cours à votre imagination et amusez-vous avec notamment des feuilles (sauge, verveine, thé), liquides, aliments, faux doigts…
Quelques idées en vrac :
L’huile est hydrophobe : je vous promets que cette notion est formidable. Vous pouvez avoir des pots avec deux zones (de l’eau colorée et de l’huile), ou des billes de colorants au fond d’un pot d’huile, etc.
La gélatine est ton amie : j’utilise de l’agar-agar qui a le mérite d’être vegan et naturel. Selon la dose de gélatine votre matière va être plus ou moins solide. Vous allez pouvoir y faire tenir en suspension des coquillages, objets, fausses araignées, etc. Vraiment amusez-vous avec la densité de la matière, les colorants, les objets.
Hackez votre quotidien : n’importe quel objet de votre vie peut être détourné pour en faire une chose horrible dans un bocal. Une de vos carottes à moisi ? Super gardez là de côté dans un pot…
Le bocal sera aussi ton garde-manger : exposez comme une chose immonde ce que vous allez servir plus tard. Des olives dans un vieux bocal à côté d’un doigt coupé, franchement qui mangerait ça ? Si vos aliments sont repoussants, la perfection sera atteinte (comme des pâtes en forme de lombric, si si ça existe ).
Fabrique ton musée
Votre cabinet doit donner une sensation de bordel organisé. Rajoutez des objets : statuettes (comme un diable et un Cthulhu), de vieux livres avec une belle reliure marron (traînez dans des brocantes ou ressourceries pour trouver la perle rare), des objets ethnologiques (nous possédons des instruments de musique africains et une imprimante 3D, ça aide un peu), des portes bougies gothiques, des os, des coffres, des cadres photo, de petites citrouilles avec des pustules (mes favorites!).
Si nous avions eu plus de temps nous aurions fabriqué avec notre imprimante 3D le squelette d’un petit oiseau, et autres étrangetés imaginaires. Thinksgiverse est une mine d’or de la 3D. Une collection d’insectes ou d’animaux empaillés a toute sa place dans le cabinet (bon ce n’est pas trop trop vegan ce que je raconte).
Et la lumière fut… tamisée
Nous avons établi après moult recherches scientifiques nous en sommes arrivées à la conclusion que 1 étagère = 1 bougie.
Impressionnant je sais. Pour ne pas cramer littéralement l’étagère du cabinet de curiosités, vous pouvez soit utiliser des chauffes plat dans des bocaux remplis d’eau ou des portes bougies avec des petites bougies. Nous avons divisé nos bougies en tiers. Cela demande un certaine logistique en cours de soirée car ces tiers-de-bougie s’éteignent souvent…
Par contre nous avons caché des lumières artificielles dans le renfoncement bordeau-rouge-sang recouvert d’un filtre rouge. C’était assez sanguinaire dans ce coin de salon : l’antre démoniaque prend forme !
Super c’est beau mais trop neuf…
Là encore on a tous testé un eacape game qui venait d’ouvrir et qui brillait tant les meubles étaient neufs et non vieillis. Déprimant. Nous allons donc vieillir cet étrange cabinet de curiosités. Poussière et toiles d’araignées. Pour la toile vous connaissez déjà.
La poussière… J’ai lu que la farine de sarrasin pouvait faire l’affaire car assez grise. Que nenni ! Beaucoup trop blanche.
J’ai donc passé un certain temps à brûler du papier pour en récupérer la cendre. Cendre qu’il faut passer au chinois pour enlever les bouts de papier qui n’ont pas vraiment brûlé. Cette technique se rapproche de la vraie poussière mais la cendre est trop fine et souvent « disparaît » du meuble. Il est difficile de séparer la cendre fine des copeaux de papier mal brulés, etc. Et j’ai des doutes sur la toxicité d’un tel processus.
Une décoratrice (notamment d’Escape Game) m’avait conseillé d’utiliser de l’argile grise en poudre. Malheureusement je n’ai pas eu le temps de partir à la recherche de cette argile…
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