Virginie [ OWAG ]Avez-vous déjà pris un train parcourant de très longues distances ? C’est une drôle d’expérience : le temps y est totalement suspendu. On roule des heures durant dans un huis-clos avec d’autres passagers venus des 4 coins du monde. On a donc beaucoup de temps, mais on a aussi peu d’espace que d’occupation ! Après avoir traversé le Canada à bord d’un train Via Rail, nous avons voulu réitérer l’expérience à bord du célèbre Orient Express !
Par un curieux hasard, notre voyage a été finalement rythmé par un évènement extraordinaire : alors même qu’il s’y était enfermé seul, l’un des passagers a trouvé la mort dans sa cabine !
Vu le cri perçant qu’il a poussé avant que le chef de bord ne découvre son corps inanimé, nous avons tous songé au meurtre. Et s’il y a eu meurtre, l’un de nous l’avait forcément commis. Notre chef de bord nous a donc réuni dans le wagon bar du train pour recueillir les témoignages de chaque passager. Son but était clair : trouver l’identité et le mobile de l’assassin.
Voici une petite présentation des personnes présentes à bord du train :
Une fois les présentations de chacun-e faites, nous avons mené notre enquête, puis nous avons débriefé ensemble. On sentait bien que tous les passagers avaient quelques secrets qu’il-elle préférait taire, mais ceux-ci avaient-ils un rapport avec le drame qui venait d’avoir lieu ?
Un savant mix entre l’escape game et la murder party
Ceci n’est pas un escape game, mais une murder party. Avant même de rentrer dans le train, le-la game master attribue un rôle à chaque membre de l’équipe et explique surtout que dans ce jeu, on joue pour soi et non pour l’équipe ! Le personnage que l’on incarne a une identité officielle, mais aussi des secrets à bien garder. Ainsi, parallèlement à l’enquête commune, il s’agira aussi d’agir discrètement pour mener à bien son but personnel.
Ceci n’est pas une murder party, mais un escape game. Une fois que chacun-e a pris connaissance de son rôle, on entre dans le train et le chef de bord, nous demande de nous présenter. Puis rien la phase d’exploration de type « Escape game ». Ici, il s’agit de résoudre des énigmes pour accéder à différents espaces de jeu. Elles sont très bien imbriquées dans le décor, leur suite logique semble tout à fait naturelle. On doit trouver des codes et aussi faire quelles manipulations.
Ceci est une enquête dans laquelle des histoires s’imbriquent. La phase Escape game du jeu est avant tout une enquête dans laquelle la fouille est à double emploi. Elle sert autant à découvrir identité et mobile du/de la coupable, qu’à servir son but personnel. Cela rend le jeu aussi riche que complexe.
On gagne donc si on a atteint deux buts : un commun et un personnel. Après l’enquête, vient la phase de débrief final. Ici, tous les coups sont permis et la mauvaise foi règne en maître ! Chaque personne présente peut être envisagée comme coupable et il s’agira à chacun-e de se défendre, d’accuser avec des preuves tangibles, tout en gardant ses secrets bien gardés. Vous voyez le tableau !
Un très bel escape game hyper original
Les décors du Crime de l’Orient Express sont très immersifs. En plus d’être original dans sa construction, cet escape game nous plonge dans un train plutôt réaliste. Les proportions des wagons semblent bien respectées et de nombreux artifices permettent de se croire vraiment dans un train en mouvement.
L’immersion est aussi renforcée par le fait que l’on joue un personnage. On quitte ainsi totalement sa réalité pour plonger dans l’intrigue ! Pour cette paetie du jeu, que les personnes timides ne s’inquiètent pas trop, le game mastering s’adapte aux personnalités. Les questions posées aux personnes plus introverties seront plus guidées. Les bavard-e-s qu’en à eux trouveront leurs espaces de parole, mais ils-elles pourront être interrompu-e-s, pour que le jeu reste dynamique pour tou-te-s !
Le mélange escape game et murder party peut être perturbant. Il n’est pas évident de penser ses rapports avec ses co-équipier-e-s sur le plan de la collaboration pour avancer dans les espaces et de l’intrigue pour atteindre ses objectifs perso. De notre côté, nous avons eu plusieurs réactions très différentes. Une partie de l’équipe s’est vu surtout accaparer par la partie escape game et n’a pas eu le temps (et l’espace mental) de se pencher sur les manigances. D’autres ont préféré l’aspect murder party du jeu, ne participant pas vraiment à la résolution des énigmes, mais étaient très attentifs pour récupérer toutes les informations au fur et à mesure de leurs découvertes.
Durant le débrief final, il n’est pas évident de conclure. Comme dans tout bon huis clos avec un crime, chaque personnage peut être envisagé comme coupable. A ce stade du jeu, les indices récupérés sont primordiaux pour pouvoir répondre aux questions du chef de bord. Mais l’aplomb, le sang-froid et la rhétorique sont tous aussi importants pour manipuler le groupe et gagner. Ici, les questions du chef de bord seront plus incisifs et accusatrices, ce qui demande un certain sens de la répartie.
Le Crime de l’Orient Express est donc une expérience immersive inédite que nous conseillons fortement !
