La porte grince et s’ouvre lentement vers de profondes obscurités. Puis, notre hôte brise la noirceur des lieux.
Son visage hante l’entrée.Entre murmures et voix roques, il nous ordonne d’abandonner rapidement nos affaires pour nous installer à la table du Maître.
Les lieux sont beaux et charmants, quoiqu’un peu trop tamisés. Malheureusement, la précédente victime se révèle à nous et nous explique que c’est un faux escape game. Aie, me voilà entre les mains finalement de mon 13ème serial killers. 13. Oui 13.
Oubliez l’escape game…
Le serviteur nous traîne dans une nouvelle pièce plus froide et nous menace. Mmh ce contact glacial promet d’intenses émotions. Il décide de tout.
On ne va pas vous cacher que le début de cette aventure commence très mal. Non, nous n’étions pas 5 joyeuses joueuses ensemble dans la même pièce pour résoudre la première énigme. Déjà le premier défi était de comprendre quand le jeu commençait vraiment. Le danger était de s’activer trop tôt et de s’attirer les foudres de notre bourreau. Mais j’avais peur aussi de rester figer les 20 premières minutes de jeu et attendre.
Toute l’équipe s’implique dans ce role play très convainquant. Et une excellente idée arrive en cours de jeu. Si je me suis dit « sérieusement ils vont jusque-là » j’imagine très bien que les plus sensibles à la peur peuvent hurler jusqu’à ce que mort s’en suive à ce moment précis. Et même sans avoir peur, j’ai senti le souvenir de cette expérience durant toute l’heure du jeu comme un fantôme menaçant.
Entre effroi et gore… mais surtout gore
Ce début très immersif excite ma curiosité et mon envie d’en voir plus. Oui, personnellement, la peur a de moins en moins d’emprise sur moi. Mais l’une de nos coéquipières peut témoigner, elle n’était pas très à l’aise durant l’heure.
Une attention remarquable a été portée à la mise en scène des éléments cadavériques et l’équipe a fait preuve de beaucoup d’imagination pour les corps.
Les pièces sont petites mais particulièrement bien décorées, entre finesse du lieu et dégueulassitude absolue. Bien sûr, la scénographe lumière a tout son importance autant dans l’immersion que dans la difficulté des énigmes.
L’évolution des joueurs au cœur de cet escape game est très bien rythmé par le game play. Durant votre aventure, le cannibale pourra interrompre votre réflexion…. sauf si comme moi vous continuez votre savant calcul dans le noir pour gagner 1 minute par la suite. Cette démarche a une double utilité : « compter » active votre hémisphère rationnel, et du coup la partie émotionnelle ne réalise pas que vous êtes en danger de mort. En bref, les maths c’est la vie.
Salle effrayante = énigme facile
Rare sont les salles qui font exception à cette règle. La peur diminuant nos capacités cognitives drastiquement, les enseignes d’escape games diminuent souvent le niveau de leur énigme pour compenser le handicap peur. Le Cannibale de Paris ne fait pas exception à cette règle avec ce premier opus. De la manipulation, de la fouille et quelques énigmes de logiques simples à aborder vont ponctuer votre évasion. Notre équipe étant assez peu sensible à la peur, on a terminé la salle bien en avance.
Néanmoins un joueur plus occasionnel qui a donc moins d’expérience dans la résolution de puzzles ou dans l’affrontement avec un sociopathe affamé, risque bien de finir dans l’assiette du Cannibale de Paris.
You Have Sixty Minutes est sur le point d’ouvrir le deuxième chapitre de ces traumatisantes aventure. La rumeur laisse entendre qu’ils cherchent à rendre leur salle plus effrayante, peut-être plus difficile. J’éprouve une très forte curiosité concernant cette suite, car ils sont allés assez loin avec le premier chapitre du Cannibale de Paris. Jusqu’où peuvent-ils aller pour faire sauter nos peace maker?
En bref, pour survivre, faite preuve de sang-froid, le cannibale apprécie moins cette saveur.