Nous devions « Libérez Emilie » rapidement. Kidnappée, séquestrée et agressée, Emilie vit certainement un enfer. Nos recherches nous ont guidées jusqu’à une terrifiante pièce de laquelle émane le parfum de la folie. Notre sang se glace lorsque la porte se referme définitivement derrière nous.
Un escape game promotionnel
Il ne s’agit pas réellement d’un escape game conventionnel, mais plutôt d’un escape game promotionnel éphémère sans cadenas (je vois tes yeux pétiller lecteur!) et d’un super casque de Réalité Virtuelle (VR).
Parfois, quand je médite sur le sens de la vie, je redoute que la réalité virtuelle s’impose et annihile toutes les activités de-la-vraie-vie-la-vraie-de-vraie. Les escape games sont nés des jeux vidéo de type Point & Click, alors ce serait assez laid (n’ayons pas peur des mots) de perdre tout l’intérêt de l’aventure réelle pour plonger dans un univers totalement virtuel.
Mais cette crainte est balayée d’un revers de main ici, car ce n’est pas le cas de la salle « Libérez Emilie ». Indéniablement, Cinétévé, dans le cadre de la promotion de la série Les témoins, a misé sur la qualité en faisant appel à l’expertise de Labsterium.
La réalité virtuelle se fond parfaitement dans la salle, s’intègre, mais ne la remplace pas comme dans Eclipse. La VR double cet escape game, l’enrichit, le sublime parfois. Elle permet une deuxième lecture du scénario, de défier la communication entre les deux joueurs et d’accorder une importance capitale à l’univers sonore.
Un jeu à vivre
Une fois le casque retiré, n’oubliez pas que vous êtes toujours enfermé et une proie éventuelle pour un serial killer. La transition entre le monde virtuel et la salle est par conséquent, un peu violente. L’immersion est quasi-parfaite : une attention particulière a été accordée à l’ambiance. Les traces sur les murs sont finement pensées et nous envahissent peu à peu. La narration est si intense et importante qu’on en oublie la fouille, et c’est tant mieux!
Le game master nous assure qu’il est préférable de « vivre » cette salle à travers son histoire que de la retourner planche après planche. En effet, un joueur d’escape game un peu « bourrin » pourrait simplement fouiller dans les moindres détails la salle et craquer le scénario qui avait été écrit pour lui. Ce serait dommage de perdre ce plaisir de jeu.
La partie est courte (officiellement 45 minutes mais nous l’avons terminé en 30) et intense (je l’ai déjà dit non?). Votre maître du jeu vous observera depuis ses quatre caméras et pilotera votre aventure avec attention. Il maîtrise en effet la salle, le scénario diffusé dans le casque et éventuellement vous aidera… ou pas. Le game master vous prévient : il doit vous aider au minimum.
Cela dit, il y a quelques énormes points d’interrogation concernant cette salle. Honnêtement, je me demande parfois si des éléments sont apparus grâce à une manipulation personnelle ou à l’aide du game master. Pourtant je suis ressortie émerveillée par cette salle. Peut-être que le trouble des mécanismes a participé à la magie/folie de cette pièce ? Dans tous les cas, le principale est le trouble que va vivre les joueurs au cœur de ce scénario bien lugubre.
Cet escape game éphémère a eu lieu 3 Rue de Metz à Paris.