Lost Passenger est un escape game déstabilisant sur plus d’un point. L’aventure commence très rapidement, dès l’entrée. Un échange bref nous introduit dans l’ambiance via l’interphone. La première porte s’ouvre mais il reste encore une autre, fermée cette fois-ci. Peut-être une première énigme pour vérifier si vous avez bien lu vos emails. En effet, il faut utiliser certaines informations envoyées suite à votre réservation. Le lieu est sombre, on plonge réellement vers les tunnels de métro londonien. Ce n’est pas une reconstitution, vous y êtes vraiment. L’humidité, la vieille pierre, le parfum caractéristique du subway vous enveloppe puis soudain…
Immersion au fin fond du tunnel
Votre hôte arrive, un peu étrange, peut-être même flippant. Notre maître du jeu tient bien son rôle créant une atmosphère particulière. Nous sommes à la fois enthousiastes et mal à l’aise. Costumes, mise-en-scène, décoration de la salle de briefing souterraine… nous nous sentons comme prisonnier du lieu. Nous pensons à certains films sur les escape games qui « tournent mal ». Oui, ici on est sûr de rien.
Le maître du jeu se montre malgré tout bienveillant et parfois même drôle. Le briefing est assez long, le temps de nous immerger dans l’univers de Lost Passenger, de discuter avec nous, et puis c’est le grand bain (de poussière) !
Un escape game très urbex
L’évolution de l’équipe au cœur de ces tunnels est à peine croyable. Votre aventure commence dans une pièce particulière, ancienne, bien reconstituée et véritablement cohérente. Oui, si vous voulez enquêter sur le disparu dans les profondeurs de la station South Kentish Town, il faudra y accéder !
On a vraiment adoré ces premiers instants d’exploration dans des lieux très variés et pas toujours simples d’accès. Cette exploration se métamorphosera en série de manipulations : vous serez les mécanos du jour. Cet escape game cherche à nous faire vivre de façon réaliste ce qui pouvait se passer dans ces tunnels. Par conséquent, l’agencement des pièces est originale, elles ne sont pas carrées, les escaliers sont étroits et en colimaçon, nous avons véritablement la sensation de nous enfoncer de plus en plus profondément dans les tunnels et peut-être de nous y perdre, comme cet étrange passager égaré.
Les décors sont donc irréprochables : tout est ancien comme ces vieilles machines lourdes qui semblent aussi fragiles. Les murs sont d’origine (ou alors la reconstitution est bluffante), le matériel est ancien et nous sommes surpris de pouvoir le manipuler de cette façon. Mission : Breakout offre donc une expérience unique et originale. Et en tant que touristes à Londres la visite des lieux est encore plus excitante.
Un game mastering extrêmement présent
S’il n’y a quasiment aucun texte à lire, il est véritablement nécessaire de parler couramment anglais. Le game master communique constamment avec vous et se montre très directif. Un peu trop à notre goût : il nous a imposé une organisation d’équipe (qui doit se trouver à tel endroit par exemple) et nous imposait de discuter en anglais entre-nous pour comprendre nos échanges. Conclusion : nous ne parlions plus du tout entre nous car, à chaque mot français prononcé, notre maître du jeu nous rappelait violemment à l’ordre. Nous avons subi beaucoup trop d’interdits concernant notre propre façon de jouer entre nous, ce qui est une grande première dans un pays anglophone.
Pour sa défense, je suppose que le maître du jeu souhaitait sincèrement nous aider pour nous permettre de terminer à temps mais ce choix a affecté notre plaisir de jouer. Cet escape game aurait été parfait si nous étions assez bilingue (et en forme) pour parler en anglais durant une heure. Nous avons conscience que ce petit point négatif est lié à notre expérience et n’est pas forcément une constante.
Un escape game assez difficile
Les manipulations sont très intéressantes. Néanmoins pour renforcer l’immersion il y aura très peu de panneau explicatif, il faudra faire preuve de beaucoup d’intuition et tester des manipulations pour avancer dans le jeu. Un parti-pris orienté immersion que nous comprenons et validons totalement !
Cet escape game est assez paradoxal car il est nécessaire aux joueurs de collaborer et travailler en groupe, pourtant dans certain lieu, les espaces sont exigus. Certains joueurs restent donc en retrait pendant que deux autres manipulent les vieux panneaux de contrôle ou les anciens wagons.
Dans tous les cas nous garderons un bon souvenir de cet escape game si particulier avec de petits effets wahou concernant l’immersion et la narration. N’ayant pas ce type d’escape game en France, je recommande vivement un détour par Mission : Breakout.