Edmonton est la capitale de la province canadienne de l’Alberta, province célèbre pour ses magnifiques « Rocheuses ». La région est épatante : des montagnes enneigées qui tombent sur des lacs turquoise, d’épaisses forêts à perte de vue où cohabitent en autres grizzlis, loups et couguars. Les randonnées y sont excellentes et oppressantes à la fois. Mais contrairement à toutes les personnes que nous avons croisé dans le coin, nous n’avons rencontré aucun prédateur. Sic.
Comme Edmonton est une capitale relativement grande, nous avons décidé d’y séjourner 5 jours. Mais nous avons découvert sur place, et donc trop tard, qu’il n’y a pas grand chose à y faire. La ville est culturellement assez sèche. Heureusement, nous séjournions non loin de la Whyte Avenue, qui est un peu la seule rue underground et rock de la ville. Et bien évidemment, il y a une enseigne d’escape game !
Aimez-vous avoir peur ?
Exit propose des escape rooms d’horreur, en Alberta à Edmonton et Calgary, mais aussi en Colombie-Britannique où elle a ouvert des succursales dans pas moins de 10 villes. Chaque succursale propose entre 4 et 5 scénarios différents, Exit est donc une enseigne sacrément prolifique ! Nous avons joué Catacombs, car l’équipe nous a présenté cette salle comme agréable à jouer à 2 et ayant un facteur peur assez faible (j’étais en vacances, je ne souhaitais pas qu’on me bouscule de trop près). Nous nous sommes donc retrouvées, sans le savoir à Paris.
Il semblerait que les membres du culte G.O.D. participent à des activités illicites, la nuit dans les catacombes. Une rumeur court selon laquelle cette secte y accède par la première bibliothèque de la ville et y tient donc des offices mystérieuses. Parallèlement, des personnes disparaissent aussi mystérieusement. Le lien est vite établi. Nous décidons d’y aller par effraction de nuit et là, la porte d’entrée claque et nous sommes enfermées. Plus de marche arrière est possible. G.O.D. nous a trouvées.
Nous débutons notre recherche dans un bureau meublé de façon assez classique. Nous y découvrons des mécanismes secrets et des trappes très bien dissimulées. Les énigmes sont assez malignes et travaillées. Nous sommes donc très agréablement surprises et prenons plaisir à jouer. Par contre, il y a encore pas mal de textes narratifs à lire. Au début, nous n’avons pas vraiment besoin de les traduire subtilement pour avancer dans le jeu, donc tout va bien. Ces textes sont des morceaux du journal intime d’un jeune homme qui a progressivement plongé dans la secte et qui y décrit donc ses pratiques. Ils seront présents tout au long du jeu, comme guide scénaristique. Nous découvrons sans trop de difficultés la porte secrète qui nous mène aux catacombes.
Aimez-vous les restes humains ?
Les membres de cette secte ne sont pas très portés sur l’ordre et le ménage. Ils ont laissé traîner des restes de leurs sacrifices humains un peu partout, ça fait bordélique. Mais il faut aussi reconnaître qu’esthétiquement, le rouge sang se marie très bien à la couleur de la pierre apparente à demi-éclairée par la lumière tamisée des bougies. En tout cas, ça fait gothique, c’est joli.
Nous retrouvons dans cette première pièce des catacombes de nouveaux écrits de notre narrateur et des mécanismes assez sympas à manipuler. Ils nous ouvrent l’accès à des parties encore un peu plus gore, un plus sombre. Esthétiquement, c’est encore plus sympa.
Et c’est là, dans cette dernière partie du jeu que nous avons pas mal ramé. Le niveau de l’escape game n’a pas subitement monté de moyen à méga expert. C’est surtout que nous nous sommes retrouvées face à une énigme composée de jeux de mots, en anglais, of course. Nous avions la logique, mais pour l’exécution, le vocabulaire nous manquait. Nous nous sommes donc résignées à faire appel au game master qui est entré dans la salle pour nous guider patiemment dans la résolution de l’énigme. C’est dommage, cela a cassé notre rythme de progression et cela nous a fait sortir du jeu. Ensuite, la dernière énigme, la plus difficile du jeu d’ailleurs, s’appuyait aussi sûr du texte. Il est assez dommage, mais très courant, que le texte soit aussi présent dans les salles que nous avons pu jouer au Canada.
Dans l’ensemble, Catacombs était très agréable à jouer. Nous ne nous attendions pas du tout à une telle qualité dans les énigmes proposées. Nous pensions à tort que nous tomberions sur un escape game business proposant un jeu divertissant, sans plus, comme ceux que nous avions joué précédemment à Vancouver et à Victoria. Donc, si vous passez dans l’une des villes de Colombie-Britannique ou d’Alberta où Exit a ouvert une succursale, nous vous conseillons d’y jouer un scénario.