Londres rencontre quelques problèmes (la faute à qui?) et Sherlock n’est pas là. Mycroft nous annonce donc que nous avons la chance « de devenir » Sherlock. Sentez évidemment le mépris qu’il ressent pour les gens ordinaires… Mais après plusieurs saisons de Sherlock, nous avons, au moins, l’avantage d’être immunisés à cette attaque de l’ego. Alors oui, nous allons saisir l’opportunité que nous offre le Network !
Le site web annonce entre 90 et 100 minutes de jeu. En réalité, l’escape game en lui-même se déroulera durant 60 minutes. Néanmoins, il y a un énorme travail concernant l’immersion avant, ce qui augmente considérablement le temps de « jeu » à 90 minutes.
Une immersion qui commence très vite et très fort
Profil : Folie des grandeurs à la Jim Moriarty
Nous avons eu l’occasion de vivre des briefing plus ou moins immersifs, plus ou moins drôles. Celui de The Game is Now est encore plus intense : l’équipe du Network teste votre capacité de déduction durant le briefing. Si c’est un peu stressant de se sentir « comme à l’école », c’est aussi l’occasion de se chauffer le cerveau avant l’escape game et de visionner les premiers messages vidéos de certains de nos acteurs fétiches. Dans tous les cas, ce briefing ultra immersif est parfaitement bien intégré au parcours du joueur et d’une grande originalité.
Vous serez ensuite emmenés dans une autre pièce que vous allez adorer si vous êtes fan de la série Sherlock. Vous aurez le loisir de l’explorer un peu pour reconnaître les accessoires incontournables de la série. La reconstitution de cet appartement est impressionnante : les détails y sont pointus. Le role play des acteurs dynamise votre attente ici, et puis soudain…. le stress monte, nous comprenons la véritable raison de notre mission. The game is now !
Un escape game très bien structuré
Profil : Rigueur à la Dr Watson
Les étapes du briefing immersif sont bien définies. Il en sera de même pour l’escape game qui se décompose en trois grandes parties, très différentes, que ce soit en terme de décors ou d’énigmes.
De loin, la première salle est ma favorite car elle se base sur « du 100% déduction ». Voilà, nous y sommes dans la peau de Sherlock ! Oui j’ai dit « peau », pour le cerveau on verra plus tard. Ce type de réflexion dans un escape game est rare, voire inexistant. C’est donc une première pour nous et c’est simplement jouissif (et je parle seulement de l’escape game).
La deuxième partie développe sa logique propre, quoiqu’un peu répétitive, et permet d’observer ce bureau, entre élégance et pouvoir. La dernière, quant à elle, est un peu plus chaotique mais les joueurs d’escape games évolueront en terrain conquis avec des énigmes souvent rencontrées auparavant. Il y en aura pour tous les goûts !
Des décors qui contrastent les uns avec les autres
Profil : Imprévisible à la Sherlock Holmes
Les deux derniers espaces ont donc leurs qualités, mais sont plus classiques en termes d’énigmes. Néanmoins, les décors sont impressionnants et dignes de Mycroft. Les salles ont chacune leurs univers, celui des personnages, et vous passerez de l’un à l’autre sans transition : vous risquez donc d’être agréablement surpris par la seconde salle tant elle contraste avec la première d’une clarté morbide.
Ces décors sont irréprochables : à quelques détails près vous pourriez bien croire que vous êtes sur le tournage de la série (message personnel à Mark Gatiss : à ce sujet on attend toujours la nouvelle saison de Sherlock, kiss from France).
Sherlock répète souvent « You see but you don’t observe » : cet escape game sera un cours parfait d’observation intensive, car de nombreux éléments sont sous vitrine. Les amateurs de manipulations pourront peut-être se sentir frustrés face à cette mise à distance.
Et pour les francophones ?
Profil : Incompréhension à la Mrs Hudson
J’appréhende toujours les escape games en Angleterre. Il est beaucoup plus simple de jouer dans n’importe quel autre pays du monde en anglais mais Londres… J’ai donc parcouru le FAQ qui précise que le jeu « réclame un niveau basique de compréhension en anglais, qu’il n’est pas nécessaire d’être bilingue, que nous devons simplement être capable de lire et parler dans un anglais de base. »
A ceci j’ai envie de répondre : MYTHO.
Des 6 escape games que nous avons jouées ce week-end à Londres, Sherlock : The Game is Now est le plus compliqué à appréhender en anglais. Il y a énormément de textes, de bandes sonores (pas toujours sous-titrées en anglais) ou de vidéos. 80% de l’escape game se base sur la compréhension de l’anglais et ça va vite.
Ce choix est évidemment totalement justifié pour apporter l’essence même de la série et intégrer de nombreux acteurs au cœur de votre jeu. Sincèrement, cet escape game est quasiment parfait, mais si vous n’avez pas un excellent niveau en anglais sachez que cette difficulté supplémentaire pourrait nuire à votre expérience.
Une expérience qui continue…
Profil : le fantasme à la Molly Hooper
Mon seul regret de fan est l’absence de Benedict Cumberbatch en vidéo (pourquoi?), vous n’aurez que des bandes sonores de Sherlock pour l’occasion. Dommage !
Pour le reste, tout est très bien pensé, de la première seconde à la dernière. D’ailleurs, que se passe-t-il à la fin ? Vous croyez que vous allez simplement quitter le jeu et allez faire vos courses dans le centre commercial ? Non, vous serez plongés dans un bar au nom exquis : le Mind Palace. Prenez un verre entourés des portraits des acteurs de Sherlock pour vous remettre de cet affrontement avec Moriarty.
Et c’est cadeau, quelques photos de la préparation de l’escape game avec les acteurs !