Verdun 1916.
Commandant,
Voici mon rapport. Vous nous avez conduites sur le champ de bataille pour une mission de la plus haute importance : rétablir la communication avec une unité qui ne répondait plus, et si besoin reprendre son ordre de mission. Stop.
Je crains qu’il ne lui soit arrivé un grand malheur. Stop.
Nous avons débuté notre mission dans son logement de fortune qui, ma foi, était bien ravitaillé. Par contre, il n’y avait personne et aucune machine n’était en marche. C’était suspect. Stop
Nous avons alors effectué une fouille minutieuse et nous avons ainsi mis la main sur des éléments qui nous ont permis de réactionner les machines et d’atteindre les horribles tranchées. Stop
De là, nous étions sous les bombardements, la guerre faisait rage. Par précaution, nous avancions recroquevillées sur nous-même. Grâce à Dieu, nous avons réussi à rétablir le contact avec le Général et à suivre notre mission jusqu’au bout. Stop
Fin de la transmission du rapport du Soldat Ni. Stop
Au plein cœur de la guerre
Les escape games sur la thématique de la guerre ne sont pas si courants. La mode est plutôt à la recherche de virus dans des bunkers ou à l’ambiance guerre froide dans des bureaux soviétiques. Alors, l’idée de vivre par procuration une tranche de vie de la Première Guerre mondiale chez Hominum m’intéressa beaucoup !
Située au centre de Nice, au-dessus de la Gare Nice-Ville, l’enseigne dispose d’un très grand espace que l’on remarque dès son entrée. Sa salle de combat d’archers a des dimensions fort généreuses et il en sera de même de « Verdun 1916 ». Nous avons eu l’impression d’un espace incroyablement grand, une salle nous a même semblé se déployer à perte de vue, ce qui était assez impressionnant à vivre.
Cette belle surface est entièrement aménagée par des objets et mobiliers d’époque. Tout est travaillé avec un grand souci du détail et nous avons été très agréablement surprises de découvrir de vrais denrées, du vrai papier, de vrai coffres et de nombreux accessoires nous permettant de saisir aisément ce que pouvait être le quotidien dans les tranchées. L’immersion est donc immédiate et durera tout au long du jeu, car la quasi-totalité des éléments que l’on est amené à manipuler est contemporaine à l’époque. De plus, l’ambiance sonore est vibrante et l’habillage lumineux subtil ce qui crée une réelle atmosphère, apporte du corps à l’histoire et donne l’impression de vivre une aventure.
Vous ne serez qu’un simple soldat
Par contre, vous n’avez pas fait assez d’étude pour prétendre développer des stratégies de guerre. Chacun son job, le vôtre est de suivre des ordres. Ainsi, vous ne serez pas amenés à résoudre des énigmes complexes. Votre tâche principale sera de retrouver les objets et informations qui vous seront utiles et de manier des machines afin d’actionner des mécanismes rudimentaires (car d’époque). Mais comme nous sommes en temps de guerre et que l’ennemi peut vous envahir à tout moment, ou que l’espion peut s’infiltrer dans les bataillons, les éléments dont vous aurez besoin sont savamment cachés. Ceci dit, rassurez-vous, ces cachettes sont simples, efficaces et cohérentes. Ainsi, en procédant méthodiquement, calmement, voire intelligemment, vous les trouverez à votre rythme.
Les manipulations sont également assez évidentes. Deux énigmes sont un peu plus complexes, mais relativement simples à comprendre et à réaliser. « Verdun 1916 » est donc un escape game d’aventure de niveau facile. Il pourra plaire aux familles (quoiqu’un élément peut heurter la sensibilité des plus jeunes), aux débutants et aux joueurs expérimentés qui apprécient l’immersion dans les escape games. Par contre, nous déconseillons cette salle aux joueurs qui veulent se creuser les méninges à tout prix, car ils sortiront frustrés de cette salle. Il est ici question d’actions et d’interactions. À deux, nous avons beaucoup bougé, couru, crié et même un peu paniqué bref, nous avons vécu le jeu, plutôt que réfléchi à la résolution d’énigmes à proprement parler.
Un escape game aussi instructif qu’un film ou qu’un cours d’histoire
Peut-être avez vous, comme moi, peu d’intérêt pour la Première Guerre mondiale. Il me semble que les cours d’histoire y sont pour beaucoup : on y apprend essentiellement des séries de dates, des noms (d’avenue) et des faits bruts qui n’ont aucune résonance immédiate (#boring). L’Histoire et cette période de l’histoire peuvent pourtant d’avérer passionnantes lorsqu’on les aborde sous l’aspect humain. On peut bien sûr visionner des films et des documentaires sur Arte, mais rien ne vaut une belle immersion.
En sortant de chez Hominum, j’ai regretté de ne pas avoir eu l’occasion de jouer cet escape game lorsque j’étais forcée d’étudier la Première Guerre mondiale. Cela aurait donné du sens à ces cours. « Verdun 1916 » n’en est pas l’équivalent, bien sûr, mais il a imprégné ma mémoire d’images et de sensations dont je peux aujourd’hui me servir pour mieux appréhender ce pan important de notre histoire.