La viande est devenue si chère… Ca nous pendait au nez, ça. Les vegans ont sans doute raison de l’avoir supprimé de leur vie, problème résolu à la racine. Nous, maintenant, on se ruine dans l’achat de viande. Ceci dit, La Boucherie propose une viande beaucoup moins chère que les autres, c’est très louche… Et puis un de ces clients a mystérieusement disparu. Nous avons donc été mandaté pour voir si cette enseigne fait correctement sa besogne.
Un escape game sang pour sang plastique
Ce n’est pas dans un Delicatessen, mais bien dans une boucherie que vous mènerez votre enquête. Je rêvais du film de Caro et Jeunet tout au long du jeu, mais l’escape game n’a bien sûr rien à voir avec leur film. Ceci mis de côté, il est plutôt bien reconstitué. Sans surprise, la viande sera en plastique, mais Cübe a fait un bel effort côté mise en scène. Cette salle a l’énergie du couteau et du sang. Et ça va être de plus en plus saignant.
Nous ne nous attendions pas à ce que La boucherie soit aussi gore, ce fut un vrai plaisir de patauger dans cette démesure et dans tout ce sang caillé. Bien sûr, vous n’êtes pas face à de la vraie chair, donc n’imaginez pas un escape game réaliste. D’ailleurs, en étant une équipe de 6, le facteur angoisse était absent, mais je pense que jouer cette salle à 2 ou 3 peut amener quelques frissons. Je la conseille donc à une équipe réduite.
Des envies de fouille tuées dans l’œuf
Il y a une quantité très importante d’objets dans les pièces. C’est peu commun pour une salle d’Amérique du Nord. Ces dernières sont souvent plus dépouillées que sur le vieux continent, car elles ne proposent aux joueurs que des objets utiles aux jeux, et quelques accessoires tout au plus. Oui, c’est très frustrant pour les fouilleurs, mais c’est bien pratique pour les game masters.
Mais revenons à nos moutons. Ici, les espaces sont remplis d’objets, mais il n’y a pas plus de zones de fouille pour autant. Une grand partie de ces objets est barrée d’un ruban jaune qui nous invite à ne pas toucher, d’autres sont sous vitrine. Ce paradoxe a bien chamboulé mon moi fouilleur qui ne savait plus où donner des mains. D’ailleurs, un objet très utile à manipuler était entouré d’un ruban jaune #pastouche! ce qui nous a forcément trompés, car nous avons considéré que nous avions le droit de l’utiliser. Et là, il y a un os.
Du lard et du cochon
Notre but est donc de retrouver la trace du client disparu, et dans le même temps de vérifier si La boucherie n’a pas des activités louches. Une bonne partie des énigmes est bien intégrée au scénario. Nous trouvons progressivement des bribes d’informations, jusqu’à ce que la vérité nous saute aux yeux. Par contre, autant certaines énigmes nous ont paru bien amené pour comprendre la logique de résolution, autant quelques-unes ne contenaient pas d’éléments tangibles nous mettant sur la voie. Sans un coup de pouce du Game Master, nous nous demandons encore comment nous aurions compris par nous-mêmes comment procéder. Ainsi, certaines énigmes mériteraient d’être mieux ficelées.
Niveau difficulté, il y une petite quantité d’énigmes mais chacune demande un certain temps pour être résolu. Celle d’entrée de jeu n’est pas forcément la plus fun et nous avons malheureusement passé beaucoup trop de temps à la résoudre. Mais la suite est beaucoup plus stimulante et apporte un sentiment de progression.
Ainsi, nous avons eu autant de bonnes surprises que de petites déceptions, mais dans l’ensemble, nous sommes sortis de cette histoire avec le sourire et l’envie d’enchaîner avec un second escape game.
Comme un coq en pâte
Quand on rentre dans l’enseigne, la fausse pelouse et les figurines de jeux vidéo, les jeux sur les tables, donnent l’impression d’une salle de récréation de geek. Ca contrastait pas mal avec le froid polaire de la rue. Nous avons été accueillis par une game master qui a clairement l’air d’apprécier son travail. Elle n’était pas assise sur son steak, on a été traité aux petits oignons. Elle nous a suivis pendant tout notre jeu, nous aiguillant quand il le fallait. Cela faisait un moment que nous ne nous étions pas sentis réellement suivi par un GM, et sa « présence » a donc été très appréciée.