femme dos tourné, jouant avec une grosse platine de DJ

A en croire le titre de cet article, nous sommes en effet allées faire un petit tour au Musée de l’Illusion qui a ouvert ses portes en décembre 2019 à Paris, histoire d’apprécier l’expérience qu’il nous propose.

Le site web du musée présente de façon quasi exhaustive tout ce qu’on pourra découvrir lors de votre visite : des reproductions (comme des illusions d’optique ou hologrammes), des installations (comme la célèbre chaise « réductrice » de Beuchet, un grand kaléidoscope ou un puits sans fond) et même des pièces entières où les visiteuses et visiteurs peuvent à loisir prendre des clichés instagramables.

On nous promet d’entrer dans un monde fascinant capable de troubler les plus téméraires et qui plus est de nous cultiver. Il est question d’y vivre une aventure et d’y défier notre perception. Je serai tentée d’y voir la promesse une belle expérience immersive !

Il y a de quoi faire rêver et le musée semble remporter un franc succès. Il est pris d’assaut le week-end et nous avons choisi justement de le visiter un lundi soir afin de ne pas avoir à faire la queue pour prendre nos clichés trompe l’œil tant attendus. Il est possible d’acheter son ticket d’entrée en ligne en choisissant un créneau d’une heure que l’on peut heureusement dépasser si on le souhaite. Vu le prix de la place, 18 € au tarif adulte, mieux vaut avoir cette possibilité !

Un bien petit musée

En réalité, le musée est tout à fait visitable en une heure, car sa surface n’est pas très grande. J’imagine qu’en plein week-end, rempli de familles et donc d’enfants agités, la visite peut être un peu plus longue et devenir une épreuve de patience.

L’exposition contient un grand nombre de tableaux et d’installations représentant le B.A.-BA. des illusions optiques. À vrai dire, on les trouve aisément sur les internets (merci papy pour cette recherche).  L’intérêt de les voir exposer est de pouvoir prendre du recul ou de se mouvoir pour mieux les apprécier. L’Illusion de visage creux par exemple vaut de s’y arrêter, car regarder ces visages en se déplaçant donne en effet l’impression qu’ils sont en 3D et en mouvement. Ceci dit, j’avoue avoir été très déçue par le fait que les 9/10ème de ces illusions sont des impressions d’images dont j’avais déjà apprécié les effets via le Web.

D’autres installations interactives paraissent plus intéressantes. Il est possible de manipuler un Kaléidoscope géant du plus grand effet, de chercher à comprendre en vain un cylindre ambigu en le faisant tourner sur lui-même.

La chaise de Beuchet mérite le détour : cette chaise joue avec les perspectives et permet de donner l’impression que vous êtes devenu minuscule. L’installation parfaite pour une photo, non? Par contre, comme elle est située en plein milieu d’un espace d’exposition, on a tendance à vouloir prendre son cliché rapidement, puisqu’on est dans le parcours de la visite !

Mais alors, est-il possible d’y vivre une expérience immersive ?

Nous sommes donc loin de vivre une aventure, même si le fait d’être entouré de représentations troublant l’œil peut faire un certain effet aux personnes peu habituées. Les salles en elles-mêmes, qui se situent dans des espaces plus reculés, apportent un peu d’immersion. Certaines permettent même de sentir un peu à l’écart afin d’oublier quelques minutes que nous sommes dans un musée.

Elles sont construites suivant deux modèles plutôt opposés. Certaines permettent juste de poser et c’est l’œil du photographe qui sera dupé. C’est le cas de la Salle d’Adelfert Ames qui « grandit » une personne et « rapetisse » une autre située à côté d’elle. Les autres apportent des sensations de vertige plus ou moins fortes en y entrant. Une salle au sol inclinée peut faire de l’effet, mais incontestablement le Tunnel Vortex vaut pour le coup le déplacement. On monte sur une passerelle située dans un très grand cylindre éclairé de nombreux faisceaux lumineux qui, lorsqu’il se met à tourner procure des sensations de vertige extrêmement puissant.

homme sur un pont, projections violettes au fond

Un succès international

Ce petit musée vient d’ouvrir à Paris, mais le premier musée de l’Illusion est né il y a quelques années, en 2015, en Croatie. Le concept a rencontré beaucoup de succès si bien qu’aujourd’hui, on peut en visiter un peu partout dans le monde entier à Shanghai, New York, Dubaï, Toronto, Athènes… Notons que c’est exactement le même musée qui a été dupliqué, avec les mêmes codes couleurs et la même exposition. C’est un avocat parisien, Steven Carnel, qui l’a implanté dans la capitale française.

C’est un peu dommage, car en mon sens, ce musée survole rapidement le domaine, en proposant uniquement des reproductions abstraites. On n’y rencontrera aucune œuvre d’artistes ayant travaillé sur l’Illusion. J’aurai rêvé de parcourir une pièce revisitée par Peter Kogler, découvrir comment Georges Rousse joue avec la perspective ou avoir peur du vide en traversant une œuvre d’Edgar Mueller. Il y aurait là de quoi sentir pas mal de sensations fortes !

Même s’il est loin de proposer une vue d’ensemble de tous les travaux qui ont été mené sur l’Illusion, ce musée peut être intéressant pour faire découvrir aux enfants ces grands principes. Entre amis, vous vous amuserez aussi si vous ne connaissez pas du tout le domaine et si vous souhaitez faire de belles photos. Par contre, le prix d’accès reste très élevé pour la surface du lieu (le billet adulte est plus cher qu’un billet pour Le Louvre !).  Ceci dit, nous vous conseillons d’y aller à partir de 3 personnes : 2 personnes pourront créer l’illusion dont la 3e personne profitera.

Infos Pratiques :
Adresse : 98 rue Saint Denis, 75001 Paris
Horaires : ouvert les lundi, mardi, mercredi et dimanche de 10h à 20h; les jeudi, vendredi et samedi de 10h à 22h
Tarif : 18 € adulte / 16 € Senior / 15 € étudiant, PMR, demandeur d’emploi / 12 € enfant / 45 € famille (2 adultes, 2 enfants)
Site : museedelillusion.fr